Deux Marocaines à Cincinnati

Publié par  Samia

Début décembre,  quelques jours avant notre retour en France, nous sommes allées dîner chez les parents de notre ami Alex (qui avait voyagé avec nous à Chicago).  Cela faisait quelques semaines qu'il avait lancé l'invitation et nous devions y faire honneur. Nous sommes donc allées chez ses parents. Petite maison trés mignonne, décoration trés chaleureuse aux couleurs chaudes et typique de ce que l'on voit dans les films: à l'entrée,  une balançoire, un tapis "Welcome" sur le palier, et un drapeau qui nous rappelle le patriotisme américain.  A l'intérieur de la maison aux murs oranges, un détail attire particulièrement notre attention: les portraits et les photos qui remplissent tous les espaces. On pourrait presque relire l'histoire de la famille sur les murs du salon et de la salle à manger. En plus, c'est bientôt Noel et la famille Hay a déjà tout préparé. Les chaussettes du père Noel balancent au dessus de la cheminée, un beau sapin décoré avec pas mal de photos en miniature illumine le salon. La mère d'Alex nous accueille les bras ouvert, mais aussi le coeur ouvert. J'ai tellement été touchée en voyant la mère Hay venir à nous en tenant deux paquets cadeaux pour Mariem et moi. Non seulement elle nous recevait pour le dîner mais en plus elle nous offrait des cadeaux autour du sapin... Elle avait préparé un véritable festin pour nous... Nous voulons l'aider mais tout est déjà prêt... On se met alors à table (une table rectangulaire) avec Alex, Jessie et le frère d'Alex. La mère préside. On se tient alors tous la main en baissant la tête et Momma Hay fait alors une prière. Tout d'abord elle remercie Dieu de notre compagnie, et prie pour que notre voyage de retour en France se passe bien, ensuite elle remercie Dieu pour la nourriture...La famille américaine finit sous un "amen", mariem et moi complètement conquises par cette attitude, finissons également par un "Amiiine". Avec cette prière main dans la main, les mots "partage" et  "ensemble" ont pris tout leur sens...

Publié par Mariem

Après quelques mois d’immersion dans la culture américaine j’aimerais peut être essayer de faire un bilan de nos impressions, nos idées, sur la culture américaine et sur la manière de vivre des ricains.

Ainsi, on a essayé de les comprendre mais pour cela il a d’abord fallu ne pas les juger. Le « No judgment » est une règle sacrée aux USA… so « don’t give advice on the American way of life »! Dans le même registre un autre conseil : ici il vaut mieux toujours rester informel c'est-à-dire spontané et ouvert d’esprit dans l’attitude et simple et » casual » dans l’apparence !

Cependant c’est là qu’un premier paradoxe se fait sentir, car si l’étranger se doit d’être ouvert d’esprit, le ricain est souvent conservateur. Il faut donc faire très attention au politiquement incorrect ! Mais si tu ne veux pas faire d’erreur c’est simple, n’essaye pas de trop philosopher (comme moi ;)) et contente toi de dire ce que tu FAIS, pas ce que tu penses ! Plus encore : « Think positive » ! Car ici les gens ne se plaignent jamais et ont toujours une manière très joviale de communiquer.

Au niveau social, on l’a évoqué dans un précédent article, le melting pot n’existe pas… sauf dans le sport. Les gens ne se mixent donc pas facilement, mais le racisme disparaît sur les terrains ! Ce qui les rassemble c’est une seule et unique chose : la fierté d’être américain ! Une fierté incommensurable qui est inculquée dès l’enfance. Ainsi les écoliers chantent l’hymne nationale chaque jour et font « serment d'allégeance » à Dieu : ce serment présente les États-Unis comme une nation « Sous commandement de Die », « Under God » ! La religion a en effet un poids très important et même si tous ne pratiquent pas, la grande majorité croit en l’existence de Dieu.

Pour ce qui est du sens de l’humour…. Humm je dirais que c’est très spécial. Déjà il n’y a pas d’humour lorsqu’on touche à ce qui est sacré comme la religion, le drapeau (le flag est partout !!) ou … la police : si tu te fais attraper un jour par un flic, n’essaye absolument pas la carte de l’humour, cela peut être très mal pris ! Un de nos copains a pourtant par je ne sais quel hasard réussi à échapper à un flic qui l’a arrêté en état proche (disons) de l’ivresse, avec 6 personnes à l’arrière plus 2 dans le coffre (mais passons)… Celui-ci a tellement fatigué le flic avec ses explications dans un anglais approximatif et un accent français insupportable que le flic lui a juste dit « Please JUST STOP TALKING and go…. :) »

Sinon, de manière générale, les américains sont très souriants, serviables et avenants envers les étrangers (surtout français) et les faux pas sont mieux acceptés lorsqu’ils viennent de nous… Mais ce n’est pas parce que tu es étranger qu’il faut pour autant tout te permettre… un exemple : Ne triche jamais en classe, car si en France toi voisin de table n’osera pas te dénoncer, ici ton voisin américain n’hésitera pas une seconde ! Petite anecdote édifiante : une de nos connaissance qui avait un devoir individuel à faire à la maison s’est permis de téléphoner à un camarade de classe américain pour lui demander de l’aide. Le ricain l’a alors tout simplement incendié au téléphone, offusqué par le caractère jugé scandaleux de cette demande puis la dénoncé pour tentative de triche !!

Autre chose à proscrire en classe : le bavardage…. C’est perçu comme une agression envers le professeur et tes camarades! De même pour le retard, qui est considéré comme très irrespectueux. Le rythme de la vie est en effet speed et le temps c’est de l’argent ! D’ailleurs il n’y a absolument aucun tabou à propos du « Money »…

Le rythme est en fait plus que speed, il est frénétique : nos amis américains cumulent les jobs et font beaucoup de sports… Et pour revenir au respect, il faut savoir que tu te dois de respecter Toutes les règles, il y a une discipline sociale à suivre. Les gens ne font pas la grève et ne se plaignent pas… S’ils acceptent d’être à un endroit Y à un instant T, ils doivent en accepter les règles sans broncher. Exemple : le jour Samia et moi où on a contesté les règles d’un libraire malhonnête, toute la célèbre politesse américaines s’est envolée et on a été tout bonnement chassées de la boutique !!!!

Publié par Mariem

Quand tu rentres dans une classe et que tu te dis que c'est le dernier cours de toute ta scolarité... tu ne sais pas si tu dois t'en réjouir ou le regretter.

Certes désormais je n'aurais plus à regarder pendant des heures le prof en faisant mine de tout comprendre, certes je n'aurais plus de taf à faire à la maison et plus d'examens relous... Mais en même temps, je n'aurais plus de matinées à sécher (snifff), je ne pourrais plus faire bronzette après les cours... et surtout, je ne pourrais plus porter mes mythiques babouches moutarde pour me rendre en classe. Ettt oui, une longue et belle période est révolue …

J'ai adoré le lycée et toutes les aventures que j'y ai vécues... J'ai aimé les classes préparatoires pour toute la culture, l'ouverture et les méthodes que j'y acquises, pour le soleil qui illuminaient le ciel de rabat ... mais aussi car c'est sur les bancs de ses classes que j'ai rencontré mon compagnon de vie ;)! Et puis la business school et mon arrivée en France m'ont permis d'agrandir le champs des possibles. Ainsi, c'est en France que je suis devenue adulte. J'ai fais mes propres choix ... Vécu de belles galères, sous tous les angles … mais aussi d'inoubliables moments de joie dans l'accomplissement de ce que je cherche à construire !

Enfin, the last but not the least, l'université américaine. Trois mois extrêmement riches sur le plan social, culturel et ... touristique ;) J’ai vécu cette période de manière ouverte et curieuse des autres et de l'inconnu ... Les rencontres et les voyages ne sont ils pas aussi une forme d’éducation?

Au final, les choses vues, les cours, les lectures, les gens rencontrés, les soirées passées ou les kilomètres parcourus m’ont certes construits mais je ne veux pas les dénombrer ... Ce qui compte ce n’est pas la quantité de ces expériences ou le nombre de lignes sur le CV, mais plutôt l’intérêt de chacune de ces tranches de vie. Je ne veux pas juste être « bigger » mais surtout être « better »… Meilleure dans ce que je suis, ce que je deviens et dans ce que je donne.

Pour immortaliser ce dernier moment, on a tenu à prendre une dernière photo ... Elle ne résume pas tout le parcours mais symbolise LE point final.

Publié par Mariem

Un dimanche à New York, je me baladais à Harlem, lorsque je vois les habitants du quartier, -des noirs américains- se diriger vers une église baptiste. Je pense alors tout de suite aux chœurs de gospel black comme dans « Sister Act » et je les suis. Je rentre dans l’église et prend place parmi eux. Pensant juste rester un moment et puis m’en aller, je finis par passer trois heures auprès d’eux… Trois des heures les plus émouvantes de mon voyage.

Le thème de la prêche était « sois fort, bâts toi et travaille», « Be strong and work » !! Il pouvait s’appliquer à n’importe qui, mais c’était d’autant approprié que l’on était à Harlem. Il suffit en effet de poser les pieds dans ce quartier pour sentir le parfum du Tiers monde… J’étais touchée par ces gens que je savais pour beaucoup dans la difficulté. Leurs traits fatigués les trahissaient mais ils étaient tellement dignes avec leurs vêtements du dimanche… les vieilles dames portaient leurs colliers en simili perles, des petits chapeaux et des mocassins maintes et maintes fois vernis…  Les hommes étaient  habillés du mieux qu’ils pouvaient …et leurs sourires blancs immaculés les honoraient.

En fait, j’étais la seule blanche au milieu d’une centaine de noirs, mais très vite je ne voyais plus les couleurs…. Mes voisins se sont tournés vers moi m’ont souri, m’ont serré fort la main et m’ont simplement dit en guise de bienvenue: « que dieu te bénisse », « God bless you » ! Je ressentais déjà le vent de partage et de paix qui nous entourait.  Et ce sentiment s’emplissait lorsque les voix magiques et puissantes des choristes résonnaient. Tout à coup je sens des mains se poser sur mes épaules. C’était une vieille dame qui partageait avec moi la foi pour Dieu qu’elle ressentait. Une autre me serra et me pris la main en suivait de son corps le rythme du gospel.

J’était touchée aux larmes par ce moment, par leur générosité et l’hospitalité de leur cœur. Ils m’ont juste accueilli et porté parmi eux dans cette rencontre avec notre Dieu commun, et ce malgré toutes les barrières visibles et invisibles qui nous séparaient. Je souhaite à tous les humains de ressentir un jour la paix que j’ai ressentie à ce moment là. Moi musulmane en train de sentir Dieu dans cette  maison qui n’est pourtant pas la mienne. Peu importe le sens de leurs prières, s’ils croient en Jésus ou Mohammed. L’essentiel à cet instant est qu’on croit tous en l’amour, en la solidarité, au partage et au courage.

Publié par Samia 

Notre voyage touche bientôt à sa fin, et j aimerai vous parler de certaines différences qui m'ont marquées entre les deux cultures francaise et americaine, des différences parfois petites mais intéréssantes.

Tout d'abord au niveau alimentaire.  Si les Etats-Unis sont la première puissance mondiale, ce n'est sans doute pas au niveau culinaire qu'ils remportent le trophée. Cette expérience m'a fait prendre conscience de oh combien la cuisine française était raffinée et la cuisine marocaine riche en saveurs. Marre de la mal bouffe, marre des frites et des sodas à volonté, marre des pizzas. Les tagines et surtout les fromages français nous manquent. Ici, la culture des produits laitiers est presque inéxistante. Les sodas prédominent. Et quand enfin on réussit à trouver un pot de Yaourt coincé entre le rayon "charcuterie" et le rayon "boissons", le prix du pot est de plus de 2 dollars. ça en devient presque un produit alimentaire haut de gamme.                                                                                                                       J'ai essayé de comprendre le modèle nutritionnel américain et j'ai pu obtenir quelques réponses. Ici,  le temps c'est de l'argent. Pas le temps de déguster. Il faut juste mentir à son ventre en lui administrant des quantités monstrueuses, ou petites quantités denses en matières grasses. La nourriture est faite pour vivre et non l'inverse. Le business et  l'argent symbolisant l'accomplissement personnel, on préfère le manifester à travers des choses bien plus matérielles et permanentes que la nourriture. Mais à quoi bon courir après l'argent si on ne peut même pas le déguster? Il me semble que les fançais prennent le temps pour ces choses là. Ils aiment dépenser leur argent dans les bons restaurants pour déguster de la bonne gastronomie.    

Aujourd'hui, les américains ont l'air de prendre conscience (quand ils se regardent dans un miroir) de leur retard nutritionnel et s'intéréssent de plus en plus aux produits organiques (bio) qui coûtent très chers. Mais j'ai l' impression que c'est plus une mode qu'une réelle prise de conscience. Etre tendance bio, c'est être branché, c' est prendre une salade bio en entrée et l'accomagner d'un bon coca cola, c'est acheter de la viande bio et l'accompagner d' une sauce barbecue "100% artificially flavored"... On sent que les américains ne sont pas prêts à renoncer à l'ancienne école...

Publié par Samia 

J'ai été surprise par certains discours que j'ai pu entendre à Cincinnati à l'encontre des français et plus précisément à l'encontre de la politique française... Si nos amis français n' hésitent pas à dénoncer et à rigoler ouvertement de leur président (exemple cette vidéo ou encore les gignols de l'info), les américains du Midwest ne se premettraient pas une telle "offense" à M. Bush.

Je tiens à préciser que mon point de vue se base sur un échantillon restreint de quelques personnes rencontrées à Cincinnati. Parmi les absurdités que j'ai entendues, figure "Avant je n'aimais pas la France, ni les français à cause de Chirac, mais maintenant je trouve que vous avez un très bon président pro-américain et je suis moins hostile aux français". Comment peut-on résumer tout un peuple, une culture et une civilisation à un président? La position politique de ces quelques personnes c'est que le président américain fait bien son travail, et quand je cherche à en savoir davantage, on me répond "Je fais confiance aux politiques, ils savent ce qu'ils font" mais leur argumentation ne va pas plus loin, elle se limite à ce sentiment de confiance injustifié... Cela dit, sachez que si vous vous attaquez au Président Bush, une réponse toute faite de ce patriote américain vous attend "Leave W aloooooooooone!!!"

Publié par Samia                                        

Eh oui, mercredi dernier 31 Octobre a sonné la fin d'Halloween. Une des rares fêtes que tout le monde célèbre ici, un peu comme Noêl. Pendant près d'un mois notre amie Jessie n'arrêtait pas de décorer sa maison aux couleurs de Halloween: des toiles d'araignées par ci, des têtes de mort par là, des citrouilles sur chaque marche... Dans la salle à manger, un énorme vase rempli de friandises pour les enfants qui viennent pour le "trick-or-treat", la traditionnelle récolte de firandises en porte-à-porte. On peut dire que le mois d'Halloween aide beaucoup les dentistes dans leur business car les enfants n'arrêtent pas de s'empiffrer de sucreries... Mais, j'ai été amusée par un médecin en Floride qui a préféré faire la guerre aux carries plutôt que de s'en mettre plein les poches puisqu'il offrait cinq dollars aux enfants pour chaque kilo de bonbons apporté à son cabinet. Il a versé cette somme aux 100 premiers enfants de moins de douze ans qui lui ont remis les caramels et autres friandises récoltés...

Halloween, c'est également la fête du costume. Si Mariem a opté pour une tenue typique d'Halloween, ici, ce ne sont pas uniquement les costumes des Draculas et Screams qui font fureur. Halloween est aussi l'occasion pour les adultes de plonger dans leur enfance et de porter les tenues des super héros comme Batman ou Superman. En général, le challenge pour les mecs est d'être soit Super Ridicule (en tenue de nanas...) soit en Super Héros (ce qui ne les rend pas moins ridicules). Et pour les filles, l'objectif est d'être le moins habillé ou du moins le plus sexy possible. Mes amies françaises d'Audencia se sont mises en hôtesses de l'air à la recherche de pilotes. Et pour ma part, j'ai copié le modèle américain et je me suis déguisée en "waitress" ou en infirmière  pour deux raisons (1- tous les autres costumes étaient trop chers ou trop grands 2-il fallait saisir l'occasion car je ne pourrai pas le faire en France ou au Maroc à cause du qu'en dira-t-on) .  Ainsi pendant plus d'une semaine, les soirées Halloween costumées se sont succèdées, et un air magique surplombait le pays...

Publié par Mariem 

J'ai passé quelques jours à Los Angeles (LA), 4 jours, à dormir moins de 4h par nuit... Du coup, j'ai pu me faire une idée sur cette gigantesque ville: Tout à LA n’est que DEMESURE:

Elle est d'abord Too much big… car le LA actuel est la réunion de plusieurs villes: Beverly Hills, Pasadena, Santa Monica... Et LA est la deuxième ville américaine en terme de taille et une des plus étendues au monde. Sunset Boulevard fait 42 km de long et on s’est tapé 10 km à pied le premier jour sans pouvoir en voir le bout :). Vous, vous en doutez, LA, c'est aussi Too much money! Premier exemple, sur certains taxis, tenez vous bien, il est écrit noir sur blanc que le chauffeur ne rend pas moins de 5 dollar de monnaie…

Le rapport à l’argent est en fait assez particulier, les gens travaillent pour dépenser mais surtout pour flamber ! On voit tout de suite que les gens sont en représentation permanente. Par exemple, le soir, les  jeunes essayent tous d’émerger et d’être vus les uns plus que les autres.… Mais le WAWWW, c’est quand t’es comme un con à attendre ton bus, et que tu vois, à tous les feux rouges les voitures de folie défiler les unes après les autres. La voiture est un emblème sacré de la ville, et « il n’y a pas d’autre lieu au monde où les Jaguar, Porsche et les Rolls soient aussi communes » … mais voila,  cela ne va pas sans effets négatives : le smog (un nuage de pollution permanent) flotte au dessus de la ville.

Côté marketing, il y a too much advertising : dans la ville de l’Entertainment on se doute que pour attirer l’attention des gens, les marketeurs doivent se lever de bonne heure. Du coup pour innover, les publicitaires ont crée les panneaux à l’envers … lorsqu'on voit le premier panneau, on croit à une erreur... mais non!! 

... Sinon, OUI, je confirme, ce qu'on voit dans les films existe dans la réalité: à LA, c'est la Healthy culture, Sur la côte et aux abord des plages, une vrai joie de vivre se dégage. Les gens profitent du beau temps permanent et cultivent dans la bonne humeur leur corps et libèrent leur esprits :)...

LA est bien sûr aussi too much libérée: pour ceux qui suivent le blog je dirai juste que à LA, le PDA ca y va à fond… A LA, rien ne doit surprendre ! Il y a des clients pour tout. Sur tout Hollywood Boulevard on trouve des magasins pour travestis et tenues très trèssss dénudées. Tu peux rencontrer un mec perché sur des escarpins, portant pour seul habit une culotte et un T-shirt, croiser ensuite les filles les plus sexy que je n’ai jamais vu….et retomber ensuite sur des Mario Bross ultra excités ! :) ahhhh, les Mario Bross, qu’est ce que c’est, je vous explique : Tu te balades tranquillement, mais tu ne comprends pas pourquoi  est ce que les gens te dévisagent, pourquoi les regards sont si insistants… D’abord tu as des doutes … mais tu comprends très vite que tous les mecs de la ville draguent tout ce qui bouge. Cette ville est le cauchemar des petits copains… Surtout quand il s’agit d’une catégorie toute particulière de dragueurs: les Mario Bross, Notre petit surnom pour tous les latinos à moustache qui sont partout et qui viennent par derrière, te reluquent insistement de haut en bas en te tournant autour !  Benji (le seul mec du voyage) a été plusieurs fois au bord de la crise de nerf !

Côté boulot, il y a too many oppotunities… but also mythomanes: à LA j’ai rencontré des gens originaires de pleins de pays différents… tous m’ont confirmé que LA est la ville où tout le monde a sa chance... il suffit de débarquer. Les employeurs sont très tolérant par rapport aux origines. Quand on voit que tu en veux, it’s ok ! Mais se pose alors la question de la green card, car pour travailler il en faut une. Mais elle coûte très cher et nécessite des années de démarches. Deux solutions existent : le travail au noir très répandu ou la fausse green card à 140 dollars qui te donne un faux numéro de sécurité sociale. Pour démarrer, les jeunes ne travaillent pas en tant que baby-sitter, professeur de soutien ou au Mac-do. A LA les  jeunes font des extras : c'est-à-dire travaillent sur les plateaux de tournage et aident les techniciens… En ce moment par exemple, Heroes embauche pas mal (avis aux intéressés:) ) …. Au faittttttt : je vais faire des jaloux : j’ai été voir la zone de tournage de Desperate Housewife J !

… Mais du coup, comme dans toute ville spectacle, il y a aussi beaucoup de mytho :  entre le tunisien qui se targue d’être un homme d’affaire, mais qui a une rangée de dents cassées, et qui a mis le même T-shirt pendant 3 jours, et le chinois qui travail comme homme à tout faire dans l’auberge de jeunesse et qui prêtant être chorégraphe a Hollywood… On comprend vite la tendance :)

Mais il y a aussi un big revers à médaille… La misère sociale que j’ai vu à LA m’a trop choquée. J’ai vu trop de homeless (sans domicile fixe) qui cohabitent avec les étoiles de Hollywood Boulevard,  des malades mentaux qui erent jour et nuit dans les rues, des mecs aux jambes gangrenées dans les bus, des gens paumées  qui se meurt…

Depuis 30 ans, 80% des lits dans les asiles américains ont été supprimés ! L’ancien État Providence (souvenez vous de vos cours d’histoire…), le « Welfare State », utilise aujourd’hui environ dix fois plus d’argent à la répression (les flics sont partout) qu’à l’aide sociale… Bref, en gros c’est la merde, et c’est d’autant plus choquant quand c’est dans un état et un pays aussi riche…

Publié par Mariem   

Ces petites anecdotes soulignent la parano ambiante qui règne aux usa:

Parano à l'université:

Je ne compte plus le nombre de fois où on nous a fait quitter nos lits à 5h du matin pour évacuer d'urgence le bâtiment, motif: entrainement en cas d'alerte incendie.

... Et vous n'allez pas me croire, mais au moment où j'écris, une alarme stridente a été déclenchée car quelqu'un a fumé dans sa chambre, et des flics sont en train de s'introduire dans les appartements de la résidence, un par un, pour vérifier les détecteurs de fumée... et trouver l'origine de l'alerte. Et je peux vous assurer que celui qu'ils vont épingler risque jusqu'à sa place à l'université...

Par ailleurs, vous imaginez bien que les malheureux incidents de tuerie dans les écoles, participent eux aussi à alimenter la peur. On le comprend tous. Par contre, je lance un appel à ceux qui pourraient m'expliquer comment est ce que le flyer que je tiens sur la photo peut être sérieux (car il l'est bel est bien..)!!  

Parano dans la ville:

Dans la poursuite des aventures un peu bizarres, j'ai eu à subir une confrontation avec des chinois paranos escortés par des flics qui le sont encore plus :) En effet, je me baladais tranquillement dans un centre commercial avec Benjamin lorsqu'on voit deux chinois assis près de deux sièges de massages, à attendre des clients pour la prestation: "Massage, Pédicure, Manicure". Rien d'extraordinaire en soit, mais comme on est les rois de la photo, on prend une petite Picture. Les deux chinois se retournent alors et nous mitraillent du regard! Une heure plus tard, j'étais dans une boutique avec benji lorsque je vois deux flics nous foncer dessus! L'un d'entre eux se dirige vers moi et l'autre prend benji (qui a l'appareil photo sur lui) en otage :)! Dehors les deux chinois sourient malicieusement et sont tous fiers d'avoir fait un à un les magasins du Mall pour nous retrouver et de débarquer de surcroit avec des flics!!! Et tout ça pour quoi? Pour supprimer une misérable photo ... Comme si on avait la tête de gangsters du copyright :)! Si au moins c'était l'invention de l'année :))

Parano dans le pays: 

Il y a 3 semaines j'ai acheté un billet d'avion pour Los Angeles. Mais le matin de mon départ je lis en catastrophe que Los Angeles est en état de siège, que "La qualité de l'air est officiellement "unhealthful for everybody" (malsaine pour tous) (...) Le président George Bush, (...) a déclaré la Californie en état de "désastre majeur" (...) le gouverneur Arnold Schwarzenegger, (...) a déclaré l'état d'urgence dans sept comtés" etc. Bien que les protagonistes de l'histoire ("Bush" le Strumpf et "Arnold" le Géant Vert) ne sont pas souvent crédibles, il faut avouer que j'avais un peu les boules d'y aller. Finalement la compagnie aérienne nous a rassuré ... Et une fois sur place...  pas de trace d'incendie à LA. En fait, Los Angeles n'était pas touchée et une partie du tapage médiatique était exagérée!!!

Publié par Mariem

Nous pensons tous que la culture américaine a contribué très fortement à la libération des mœurs des autres pays. Je ne suis quant à moi ni historienne ni sociologue pour pouvoir confirmer ou infirmer ce point, mais ce qui et sûr à 1000%, c'est que la libération des mœurs est inexistante ici...En tous cas, pas dans le Midwest.

Jamais un bisou partagé en lieu public, quasi inexistence de "attrape moi la main, je t'attrape la tienne"... aucun signe, aucun indice, aucune manifestation qui indiquerait que deux personnes sont en couple!! On se fait vite à ne plus voir de PDA comme partout (vraiment partout ;)) à Paris!!! Ahhhhh ici, le P.D.A. n'est pas vu d'un très bon œil... "La démonstration publique de son affection" n'est pas normale  et les gens sont très très pudiques...  

Mais le truc le plus fou qu'on ait pu voir ici ce sont quand même les prospectus sur l'abstinence! Parler de l'abstinence en France c'est ringard. Au Maroc l'abstinence est inculquée via l'éducation, mais en parler reste tabou. Mais ici ce n'est ni l'un ni l'autre! C'est quand même très très fort comme concept car il faut être à la fois conservateur ET libéré pour pouvoir se permettre ça!!

Sur les côtes Est et Ouest c'est peut-être différent... je ne sais pas encore. Très bientôt je pourrais vous donner la température du PDA à  Hollywood et sur les plages de Malibu :)